Comment peut-on persister à considérer le monde comme une réalité, si l'être qui le définit comme réel, est intangible ?
On a eu beau fouiller dans notre tête, y entrer par tous les moyens, jamais on a pu trouver ce qu'était la partie de nous qu'on appelle notre conscience.
Ce fragment de nous-même, qui en plus de faire partie du monde, l'observe. Qui ne fait pas que participer à la danse de l'univers, mais qui y réfléchit. Nous n'avons rien qui prouve son existence, seulement sans l'observateur, nous n'aurions même pas cherché à découvrir sa réalité.
Mais qu'est-ce que le réel ?
La réalité est ce qui existe encore, quand on a cessé d'y croire.
Songez à cette phrase, et vous remmeterez alors complètement en cause votre propre notion de la réalité.
Ce que je pensais irréel, commence à devenir plus vraisemblable que ce que je songeais réel, et qui me semble maintenant irréel.
La vision actuelle de la réalité, le matérialisme, déresponsabilise les individus. Et souvent, la religion fait de même. Mais si on prend les nouvelles sciences au sérieux, comme la physique quantique, elle nous fait porter l'entière responsabilité, sans fournir de réponses explicites et réconfortantes.
Oui, le monde et immense et mystérieux, et la technique ne nous offre pas de réponses, elle n'indique même pas où les trouver. Je n'indique même pas où les trouver.
Tu es assez grand pour décider tout seul.
Le véritable art de vivre n'est pas la connaissance, mais la réceptivité au mystère.
Pourquoi la réalité est toujours la même ? Pourquoi suivons-nous des habitudes ? Comment se fait-il que parmi les milliards d'options et de possibilités qui s'offrent à nous, nous recréons toujours la même réalité ?
Tous ces choix, qui pourraient changer notre réalité du tout au tout nous sont quasiment inconscient. C'est comme si nous avions été conditionnés au point de croire que nous n'exerçons aucune emprise sur notre vie.
Nous croyons que l'univers extérieur est plus réel que notre univers propre. Mais les derniers modèles scientifiques affirment l'inverse. Nos dernières découvertes expliquent que c'est notre monde intime qui définit ce qui survient en dehors de nous.
Tout comme on croyait que la terre était plate, on croit qu'il existe une réalité tangible, et solide comme un mur. Mais ce mur ne devient tangible que s'il se heurte à un autre élément de la réalité physique. Nous pouvons être cet élément, mais çà n'est pas toujours le cas.
Si on connecte le cerveau d'un sujet, à un scanographe TEP (PET scan) et qu'on lui demande d'observer une pomme, certaines zones de son cerveau s'allument. Si on lui demande d'imaginer la pomme, ce seront les même zones qui s'activeront.
Le cerveau ne fait aucune différence entre ce qu'il voit, et ce dont il se souvient. Les mêmes réseaux neuronaux sont actifs.
Qu'est-ce qui voit alors ? Sont-ce nos yeux ? Notre cerveau ? Qu'est-ce que la réalité : ce que nous voyons avec notre cerveau, ou avec nos yeux ?
Notre cerveau est bombardé d'informations. Une quantité astronomique d'informations sont envoyées de nos organes sensoriels jusqu'à notre cerveau. Elles sont filtrées, et à chaque étapes, nous en éliminons une partie. Ce qui pénètre finalement dans notre conscience est ce qui nous sera le plus utile.
Le cerveau traite 400 milliards de bits en une seconde. Mais nous ne sommes conscient que de 2 000 bits, qui nous informent sur notre environnement, notre position spatio-temporelle, notre corps, etc ...
2 000 de 400 000 000 000 ...
Le pire, c'est que le reste de la réalité pénètre quand même dans notre cerveau, c'est juste que nous ne l'intégrons pas. Le cerveau ne stocke que ce qu'il peut voir.
Une caméra voit bien plus de choses que moi. Tout simplement parce qu'elle n'a aucune idée préconçue. Au moment où vous lisez ce que j’écris, vos yeux voient aussi ce qu'il y a autour de l'écran. Pourtant, vous n'en avez pas conscience. Une caméra, elle, n'est pas focalisée sur mon texte. Elle voit tout.
Les yeux voient plus que le cerveau. Pas simplement par la focalisation de votre attention. Il ne voit aussi que ce qu'il est prêt à voir. Cette idée a été reprise souvent, les moldus d'Harry Potter qui ne voient que ce qu'ils veulent voir ... Eh bien c'est vrai. On ne voit que ce qui nous parait possible. Nous comparons à des modèles existants qui ont été stockés par le passé.
Une histoire raconte que lorsque Christophe Colomb s'est rendu en Amérique, les amérindiens ne remarquèrent pas les caravelles qui étaient arrivées, tout simplement parce qu'ils n'avaient jamais rien vu de pareil. Ils ne pouvaient tout simplement pas la voir.
La flottille était là, à l'horizon, mais le cerveau des indigènes n'était tout simplement pas capable de la voir.
Le shaman remarqua pourtant les rides à la surface de l'océan, il ne voyait pas les bateaux, mais il se demandait ce qu'il se passait. Il est allé voir tous les jours, et il a scruté, scruté, scruté l'horizon, et au bout d'un certain temps, il a finit par les voir.
Une fois qu'il les a vu, il est allé voir les autres, et leur a dit que les bateaux existaient. Comme tout le monde lui faisait confiance, ils les virent aussi.
Nous créons la réalité.
Il est impossible de répondre à la question qui s'est largement répandue grâce au film "Matrix". Nous n'avons aucun moyen de savoir si nous vivons ou non dans une illusion. Tout simplement parce que nous sommes toujours l'observateur, nous sommes limités par ce qui entre dans notre champ de conscience, et qui nous permet de voir ce que nous faisons. Il est donc imaginable que tout soit une illusion et que nous ne puissions pas voir ce qui existe réellement.
Notre cerveau ne fait aucune différence entre ce qui se passe dehors, et ce qui se passe dedans.
Voici donc la première question que je vous pose : qu'est-ce que la réalité ?