Changement

Et si j’étais fou ?
Non, je ne suis pas fou
je ne suis pas fou
je ne suis pas
je ne
je
je
je
je suis quoi ?
je ne sais pas, j’ai si mal à la tête
Une douleur très forte qui m’empêche de penser
J’essaie de voir, mais mes yeux se révulsent
J’essaie d’entendre, mais le sang bat dans mes oreilles, couvrant tout son
J’essaie de parler, mais mon estomac se contracte, et je vomis
J’essaie
J’essaie

La salle est plongée dans un chaos indescriptible, au milieu, un enfant à genoux sur le sol qui se tient la tête entre les mains.
Au début, il criait, puis la lumière s’est mise à clignoter, les écrans aussi.
Puis ce fut de plus en plus fort, tout d’abord, les lampes ont explosé, mais les morceaux de verre, au lieu de tomber normalement ont adopté des trajectoires partant dans toutes les directions.
Ensuite, les petits objets, se sont mit à trembler, et on décollé, rejoignant les débris de verre dans les airs. D’abord des stylos, des feuilles, puis des chaises, des écrans, des tables, la porte, puis des barres de métal se sont désolidarisées des murs, et ensuite ce fut des pans entiers du métal qui composait les murs, qui se sont déchirées comme du papier.
Et tous ces objets traversaient la pièce, rebondissant les uns sur les autres, dans une danse folle où tout se détruisait par de violents chocs.
Il ne restait plus que de la poussière, une fine poudre qui continuait de voler, comme du sable dans une tempête. Et au centre de tout çà, l’enfant. Ce dernier oscillait d’avent en arrière, les mais sur les tempes. Il avait vomit, mais le liquide avait rejoint la nuée. Ses yeux, blancs, commencent à dégager une faible lueur, qui s’intensifie, tandis que la tempête s’étant, assimilant de plus en plus d’objets, couvrant ne distance de plus en plus importante.
Un cri, et tout s’arrête. La poussière retombe au sol, du moins là où il reste du sol, et à l’épicentre, le gamin, évanouît.

C’était la première fois qu’une aberration de cette ampleur se manifestait. Le cataclysme engendré par cet enfant a réduit à l’état de fine poussière tout un immeuble, et une bonne partie des immeubles voisins. L’enfant est mort des suites d’un coma, mais son cerveau était cliniquement mort depuis le cataclysme.

Trois ans après. Sur un bateau au milieu d’un grand lac aux eaux limpides, un enfant et son père sont en train de pêcher. L’enfant se plaint de maux de tête, mais son père n’y prête pas attention, décider à lui apprendre les rudiments de la pèche.

J’ai mal
C’est comme si quelquechose dans ma tête gonflait.
C’est de plus en plus douloureux
Cà grandit, et çà écrase le reste, mes pensées
Il faut que çà sorte
Que çà sorte
Sortir
J’ai mal
Une autre douleur, comme si une brèche se faisait dans ma tête.
Trépanation
J’ai l’impression que ce qui croit dans ma tête passe par là
J’ai toujours très mal, mais la douleur ne croit plus
Je n’arrive pas à percevoir ce qu’il y a autour de moi

L’enfant s’est brusquement prit la tête dans les mains, et a commencé à hurler.
L’eau du lac s’est rapidement mise à s’agiter, comme lors d’une très forte tempête. Des gouttes envoyées en l’air par les vagues ne retombent pas. Elles suivent une orbite autour de la barque et de l’enfant. Un globe se forme, en son centre, flotte dans les airs la barque, avec à son bord le père et l’enfant.
La barque à son tour se disloque, comme toute matière autre que l’enfant, et va rejoindre les flots. Les poissons qui la peuplent sont emportés par le courrant, et à leur tour se disloquent teintant l’espace d’un instant l’eau de rouge.
L’eau forme une gigantesque sphère, qui s’étend, débordant du lit du lac, assimilant ce qui se trouve sur son passage, les arbres, une cabane en bois, le sable, les galets, la terre, tout se disloque pour se joindre à l’orbe.
Puis les courants qui agitent la sphère commencent à se calmer, les parois cessent d’avancer. Puis le globe s’aplatit, et l’eau reprend alors son comportement naturel, remplissant un cratère béant. Au milieu du nouveau lac, l’enfant flotte.
Son cerveau fonctionnait toujours, mais de manière radicalement différente à celle d’un encéphale normale. Le gamin bien que toujours en vie, fut plongé jusqu’à la fin de sa vie dans un profond mutisme.

Vingt mois plus tard, un autre enfant, parmis vingt autres, en expédition scolaire. Ils visitent un volcan endormi, ramassent des pierres volcaniques, sous la surveillance d’une institutrice. L’enfant a mal à la tête, mais il n’ose se plaindre de peur que les autres enfants ne se moquent de lui.

C’est de plus en plus fort.
Ce matin, ce n’était même pas douloureux, mais maintenant çà commence à faire mal.
C’est comme si quelquechose grandissait dans ma tête.
Comme une baudruche qui se gonfle
Il faut que je fasse partir l’air qu’elle contient
J’appuie dessus avec mes pensées, l’écrasant contre la paroi de ma tête
Une liaison se forme, et ce que çà contient commence çà s’échapper.
C’est très fatiguant
J’ai envie de dormir
Dormir

L’enfant s’était immobilisé sans que personne n’y prête attention. La terre s’est mise à trembler, avec une amplitude de plus en plus forte, tandis que des flammes sont apparues, certaines ne consumaient rien, et formaient juste un mur autour de l’enfant. Le brasier s’amplifia alors, grandissant en carbonisant tout ce qui se trouvait sur son chemin, faisant fuir les enfants et leur institutrice.
Les flammes sont montées de plus en plus haut, calcinant plusieurs kilomètres de forêt en un instant, puis, brusquement elles on décru. Les flammes on rapidement diminué, jusqu’à ne laisser qu’un sol de cendres tièdes, et au milieu, l’enfant, endormi.
Lorsqu’il fut interroger, il affirma n’avoir aucun souvenir de l’événement.