The Faculty's Underworld
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 L'Ombre et le Cerisier

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2 participants
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Sato

Sato


Nombre de messages : 335
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Date d'inscription : 11/06/2007

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MessageSujet: L'Ombre et le Cerisier   L'Ombre et le Cerisier Icon_minitimeDim 12 Oct - 3:12

"Quant à moi, je suis contente d'être un cerisier et pas autre chose... parce que cet arbre aussi est souvent en contraste avec le décor et je trouve que c'est assez approprié. Si non, j'aime aussi le fait d'être toujours 'en fleur', ça donne l'impression d'être entrain d'avancer. Je veux dire, les bourgeons c'est la naissance, le début, j'ai donc dépassé ce stade, mais ce n'est pas encore un fruit, je suis donc encore entrain d'avancer. Il y a aussi le fait que mes pétales soient tranchantes qui rappel qu'il ne faut pas ce fier aux apparences malgré tout. Aussi, il y a mes racines maintenant, que je peux bouger un peu... je trouve ça accueillant... et sans doute confortable si je me fis aux autres arbres; donc je ne vois pas d'objection à laisser ceux à qui je tiens venir s'y installer, mais pas n'importe qui non plus.

Si non, pour ce qui est des éléments extérieurs, j'aime bien comparer le moment où je m'enracine au fait que malgré que je contraste avec le décor, j'en fais bel et bien partie, c'est comme... faire partie du monde d'une certaine manière. Si non, il y a aussi la mélodie que joue le vent entre mes branches et la pluie, ça, je les compare à la vie en tant que telle... elle vient pour jouer et passer murmurer une histoire, ou bien elle vient glisser pour suivre son cours sans rien pour l'en empêcher. C'est un peu comme si je pouvais sentir la vie passer. Et avec tout ça, vient les moments où j'aime bien rester simplement immobile pour n'être rien de plus qu'une partie du décor et faire partie du 'tout' qu'est la vie; mais ça, tu le savais déjà puisque tu étais avec moi pendant ce moment.

Mais il ne faut pas oublier non plus que personnellement, je ne pense pas très souvent à ça, ça va dépendre des circonstances."


Fukusha soupira. Tous ces souvenirs, toutes ces questions... toutes ses questions !

"Dit... qu'est-ce que tu pensais de l'ombre avant? Je veux dire, comment et pourquoi tu l'utilisais quand on ne te le demandait pas? Et... est-ce que tu la vois encore de la même manière? Dans le sens que... est-ce que tu te vois encore comme étant une ombre?

"On ne m'a jamais demandé d'utiliser mon pouvoir, petite femme. On m'a toujours demandé d'effectuer un travail pendant lequel j'utilisais mon pouvoir afin d'arriver à mes fins. Et c'est la toute la différence. Je n'ai jamais perçu mon pouvoir d'une différente manière. Je suis une ombre. Fukusha. J'en porte la marque avec mon nom. Ironique, n'est-ce pas ?

Aussi étrange que cela pourra te paraître, femme-arbre, j'ai toujours eu peur du noir, de l'obscurité, de la solitude. Tu connais cela, en tant que clone. Ce regard différent, cet esclavagisme, ce dénigrement... Je n'ai pas à me révolter, le monde avance ainsi. Mais même quand je pénètre dans l'ombre, j'ai peur... quand bien même je suis justement protégé de tout ce monde injuste et incompréhensible.
Il a toujours été dit qu'il fallait maîtriser ses peurs, connaître son ennemi ; c'est pour ça que je suis bon dans ce à quoi on m'emploie.
Mon pouvoir est mon plus grand cauchemar et les hommes, mes pires ennemis.

Cela répond à ta question, Kajitsu-san ?


- Mais... tu dis que tu n'as pas à te 'révolter', mais tu n'as jamais pensé à essayer de sortir de cette boucle? De prendre le temps d'être autre chose pour une fois seulement?"

- Ma petite Kajitsu, je ne saisis pas de quel cercle tu veux parler. Je suis clone et resterais clone. Si c'est de cela dont tu parles, je ne vois pas comment je pourrais être autre.
Cela doit être ton pouvoir qui te permet de réfléchir ainsi... Le mien me permet simplement de disparaître. Disparaître et arrêter d'exister pour quelques secondes, quelques minutes... Tu n'imagines pas combien de fois j'ai souhaité rester dans ces ombres, invisible, inexistant, et me laisser mourir.

Je suis plus vieux d'âge, et pourtant plus jeune d'expérience. Femme-arbre, tu as vu et vécu des choses que je ne pourrais jamais connaître. Le combat que je mène, c'est celui de la subsistance dans un monde qui m'emploie et me torture. Je ne sais même pas ce qui me pousse à continuer. Peut-être cette fierté, ou cette haine que je nourris pour ces humains persécuteurs. Regarde-les ! Tellement fiers de leur jouet, tellement fiers de leur puissance... ils se prennent pour Dieu alors qu'ils ne font que jouer à la poupée.

* Ce qu'un individu crée est une expression de cet individu,
tout comme l'individu est une expression de ses gènes. * C'est ce que disait Dawkins.
Au final, je suis un clone. Je suis une création. Je suis l'expression de mon créateur. Voilà le seul cycle que je connaisse. Et c'est quelque chose que je ne pourrais briser que par ma mort.

Comment voudrais-tu que je sois autre sans être au préalable moi ?
Comment savoir que ce que je fais, que ce que je désire, ou même que ce que je pense, est bien un raisonnement tiré de moi-même ? Pourquoi ne serait-ce pas là, une simple expression de mon créateur, de ses gènes à travers les miens ?

* On peut regarder dans un miroir et ne rien voir de malfaisant,

le miroir ne reflète pas le mal, mais il le crée. En d'autres termes,
il faut traiter les miroirs par le mépris, ne pas leur accorder de crédit.* Ainsi parlait Saito.

En tant que clone, nous ne sommes que le miroir de l'humain."





Se redressant doucement, le clone se mit en tête d'allumer un deuxième bâtonnet d'encens. Assis en lotus dans le petite temple zen de la grande maison, Fukusha n'en était pas devenu croyant pour autant. C'était un bel hiver, et dehors, quelques flocons de neige se battaient encore en duel alors que l'après-midi touchait à sa fin. Une magnifique lumière illuminait les branches nues des cerisiers du jardin qui s'étendait en face du japonais. L'eau, résistante persévérance, tentait de se frayer un chemin à travers la glace qui emprisonnait le cours de la rivière d'une gangue cristalline. Depuis qu'il avait quitté la Genetic Corporation, il s'était réfugié dans son pays d'origine ; ou plutôt le pays natal de son gênes-iteur.
Et dans la solitude qui l'entourait chaque jour un peu plus, le clone n'arrêtait plus de penser à cette petite femme-arbre qui luttait pour son avenir, pour redorer le blason du clone, pour améliorer leur image à tous, enfants orphelins de la Science et du Progrès. Il ne se souvenait que de leur dernière discussion, de leurs dernières paroles, avant qu'il ne s'en aille.

Cependant, l'air japonais, la solitude et la mélancolie aidant, Nocturne s'était décidé à envoyer une lettre à sa compagne d'infortune d'autrefois. Peu de choses le retenaient ici bas, mais la curiosité quant à la réussite de cette petite ambitieuse était toujours plus imposante chaque jour. Cette rencontre, faite il y avait de cela quelques années à présent, l'avait finalement marquée au plus profond de lui-même ; même s'il ne l'aurait jamais avoué...

Citation :
Femme-arbre,

Voici quelques années que nous nous sommes séparés. Nos chemins ont emprunté des chemins différents, laissant dans mon coeur un vide qui ne saurait être rempli à nouveau.
Il m'est difficile de t'écrire ainsi, et difficile également d'avoir les mots justes afin de ne pas te blesser, ou bien t'offusquer.

Je suis à présent installé au nord de Tokyo, au creux d'une montagne et au pied de la mer. Je médite et reste silencieux face au monde et aux autres. Mais aujourd'hui, je souhaite briser cela en t'invitant modestement à séjourner dans mon humble demeure pour un temps qui te conviendrait.

Fidèlement,


Fukusha
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Kajitsu

Kajitsu


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MessageSujet: Re: L'Ombre et le Cerisier   L'Ombre et le Cerisier Icon_minitimeLun 13 Oct - 0:13

Entendre ce genre de chose l'avait bouleversé, comment avaient-ils pu lui faire quelque chose pareille...? Comment avaient-ils pu le descendre au point qu'il ait préféré mourir dans un élément qui l'effrayait? Elle n'arrivait pas a comprendre comment il était possible de désirer une chose pareille... de voir ces gens de cette manière... c'était si différent de son regard... il y avait tant de souffrances... trop de souffrances... elle ne pouvait pas le supporter... elle voulait les effacer.
"J'ai toujours admiré les êtres naturels; leur manière d'exister, d'être réelle et de pouvoir comprendre ce que je ne comprends toujours pas ou bien de simplement savoir et d'être si sûr de la vérité. C'était comme un but à atteindre... ça a toujours été ça en quelque sorte. Mais je le déteste pour ce qu'ils t'ont fait... pour ce qu'ils t'ont fait voir et croire... pour t'avoir rabaissé... je les déteste pour ça. J'espère au moins qu'un jour, tu seras capable de vivre toi aussi malgré eux... je veux tout faire pour ça. Je vais créer un monde de lumière, comme ça tu n'auras plus rien à craindre..."

Le temps avait passé depuis et deux routes s'étaient séparées. Pourtant, notre jeune clone était resté un long moment à attendre et à réfléchir avant de continuer elle aussi, cherchant d'abord à comprendre ce qui poussait tant de gens à s'en aller de ses mus qui l'avaient sauvée, mais aussi en espérant voir revenir celui qui, indirectement, avait changer un simple but personnel en un rêve visant la reconnaissance de tout ses semblables. Toutefois, ne le voyant pas revenir et ayant en partie seulement trouvé la réponse à sa première question, ce cerisier artificiel avait repris sa route de son côté, sans rien oublier et en se promettant de tout faire pour réussir à arriver à réaliser son rêve. Ainsi donc, elle avait avancé en ces quelques années, gardant son âme de côté pour les gens qu'elle appréciait et finissant par développer une attitude quelque peu similaire à celle qui l'avait sauvé le jour de son arrivé lorsqu'elle était en service. Avec ces quelques années encore, elle avait eu l'occasion de comprendre un peu plus le monde, sans toutefois avoir réussi à percer ses mystères alors que ces fameux êtres naturels restaient encore flou dans son esprit. Le temps avançait...

C'était ce que lui avait rappeler cette courte lettre qu'elle lisait, installé sur son petit bureau, entouré des livres qu'elle s'était procuré avec le temps. Un sourire tout simplement heureux naquis sur les lèvres de Kajitsu.


*Comme si tu pourrais me blesser hein? Ça fait tellement longtemps que je me demande si tu vas bien et comment tu t'en sors à présent...*

Toutefois, notre cerisier artificiel ne pris pas la peine de réécrire... elle avait préféré déplacer ses maigres vacances annuelles pour partir dès le lendemain. Pourquoi attendre encore des heures inutiles? Pourquoi attendre encore que d'autres nouvelles années se forment entre ces deux âmes créées au miroir de l'humain? Pourquoi attendre encore que ce vide revienne faire surface alors qu'il commençait à se combler de nouveau? Inutile... il était inutile d'attendre d'attendre d'avantage et ceci fit en sorte que notre clone végétale arrive finalement devant une allée blanche alors que de simples flocons venaient tomber en tourbillon sur son nez. Depuis combien de temps déjà n'avait-elle pas eu l'occasion de revoir la neige? Trop longtemps à son goût et c'était ce qui expliquait le retour de son sourire d'enfant, bien qu'il ne porte plus autant d'innocence qu'à l'époque.

Recouverte d'un manteau un peu trop léger, puisque le souvenir des hivers s'estompaient doucement, et laissant sa nuque complètement à découvert, présentant parfaitement et fièrement la marque de sa naturel irréelle, Kajitsu avança lentement vers la demeure qui se dessinait devant elle. Non pas qu'elle n'avait pas hâte de revoir celui de qui elle avait longtemps espéré le retour et avec qui elle avait désiré continuer d'apprendre ce qu'était la Vie, elle était simplement... comment dire... nerveuse. Que faire s'il ne la reconnaissait pas ou s'il aurait préféré qu'elle prenne le temps de répondre avant d'arriver dans la minute? Il n'y avait pourtant aucun moyen de le savoir alors que cette création humaine avançait vers la porte, laissant sortir de sa mince bouche un souffle blanc, hésitant un court moment avant de frapper à la porte... la dernière qui devait la séparer de celui qu'elle appréciait toujours autant qu'avant, malgré les années passées.

Ne pouvant plus supporter cette attente, qui semblait durer une éternité, Kajitsu frappa à la porte. Depuis ses quelques années, elle n'avait pas beaucoup changé et il fallait dire qu'elle n'avait pas pris plus de deux ou trois centimètres. Seules ses traits s'étaient assagis et avaient perdu une bonne part de leurs innocences d'antan, offrant un visage plus mature à celui qui ouvrirait la porte. Toutefois, s'il y avait bien une seule chose qui restait inchangé, c'était son regard turquoise qui ne s'était toujours pas décidé à démontrer une seule et même émotion, ne cessant jamais de ce contre-dire en surface comme au plus profond d'eux-mêmes. Il ne restait plus qu'a attendre maintenant...
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